« SOLEIL » – Pour EVY … !!!

Les consignes d’EVY pour cet atelier d’écriture 287,
Et, ou, aux choix  
L’utilisation des 10 mots : « Triompher, Éteindre, Champs, Senteur, Fontaine, Papillon, Dame, Mystère, Onde, Symphonie… »

Petit nuage deviendra grand !

Le plus difficile avait été de triompher de ce petit nuage se cachant derrière le SOLEIL.
J’avais mis beaucoup de temps à l’apprivoiser. Il s’agissait sans nul doute d’un nuage qui venait de chez mon amie Colette, la québécoise, de l’autre côté de l’Atlantique, si j’en croyais sa couleur « été indien ».
Chaque matin, depuis mi-septembre, je le trouvais là, assoupi, près de la fontaine.
Les premiers temps, j’avais profité de cet instant magique où l’aube s’éteint laissant place à l’aurore, pour le contempler sans bouger, juste avant qu’il ne s’envole au-dessus des champs comme un papillon multicolore, poussé par la brise légère qui accompagne le premier rayon de l’astre solaire.
Il ne semblait pas vraiment apeuré par ma présence et j’avais alors commencé à lui parler, de moi bien sûr, mais aussi de lui, de sa fragilité, de sa beauté évanescente.
Il appréciait mes mots, mettant chaque jour un peu plus longtemps à se dissiper.
Comme à un enfant à qui l’on narre une symphonie de contes remplis de mystères pour qu’il cache sa fausse peur dans vos bras, je récitais parfois au petit nuage émerveillé, des vers d’Emile Verhaeren :

« Sur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant novembre ;
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs ;
Voici le vent,
Le vent sauvage de novembre »

Alors, il se lovait en larges volutes sous le vieux tilleul, osant parfois s’enrouler tout autour de mes jambes.
Quand un jour, il daigna me vêtir entièrement de sa laiteuse brume, je levai la main pour le caresser, lui susurrant qu’il n’aurait plus à craindre d’être emporté par la prochaine perturbation venant de l’Atlantique, s’il acceptait de partager ma maison, je saurais le protéger le temps qu’il voudrait. Il acquiesça d’une gracieuse volute.
Le lendemain, pour l’héberger dans des conditions qui garantissent à la fois sa liberté et sa sécurité, j’avais conçu une idée, une sorte d’abri à brume qui ne posséderait ni cloison ni barreaux, dans laquelle il pourrait se reposer, aller et venir à sa guise et se régénérer autant que de besoin, et même croître s’il le souhaitait. J’avais alors ôté les vieilles planches posées sur la margelle du puits situé au milieu de la cour et il s’était laissé glisser à l’intérieur.
Depuis, quand le temps le permet, pas trop chaud, pas trop froid, à l’aube je le hèle d’un petit :
– « Dehors mon ami, on va faire un tour ».
Il sort de chez lui et se répand parmi les arbres et les fleurs, se gavant de senteurs matinales, se chargeant aussi de rosée.
Puis, un jour, au lieu de regagner sa maison improvisée, alors que le soleil pointait à l’horizon, il alla se mirer dans l’onde de la fontaine, et entendit l’appel de Dame Colette, de l’autre côté de l’Atlantique.
– « Il est temps que tu rentres, l’été indien se termine, et la froidure arrive à grand pas ! »
Ne résistant pas à cet appel « maternel » il fila comme il était arrivé, pour se fondre dans Aquilon, ce vent du nord, qui mord les contrées canadiennes.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

24 réflexions sur « « SOLEIL » – Pour EVY … !!! »

  1. il n’y a plus de soleil, plus de papillon, plus de senteurs matinales, hihihi voilà quelques mots qui me viennent à l’esprit ce matin surtout en regardant le ciel tout gris…..passe un bien doux jeudi

  2. Que tout cela est joliment écrit,
    Vive cette amitié qui relie La Bretagne et le Québec…en nous associant au passage!
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  3. Sacrée bretonne qui sait faire parler ou gronder le vent, j’aime tant ce poème …
    Voici le vent cornant novembre… mais tu es trop en avance, je veux moi voir cet automne flamboyant et doux, on l’attend au pays de la belle arrière saison…
    Bisous Zibous de Zoupie

  4. Bonjour Zaza,
    Qu’il est beau ce conte « franco-canadien » !
    Je me suis régalée à le lire et à rêver de ce petit nuage irisé envoyé par Colette pour te saluer et reparti vers elle pour les premières gelées…
    Une magnifique histoire d’amitié partagée et qui fait rêver.
    Trop beau !
    Bisous

  5. ah non la chute!
    on était si bien partis pour voler avec toi dans ton nuage
    Ce ne peut être un coup de la Douce Colette, mais certainement
    une nouvelle Trumperie!

  6. Bonjour ma Zaza ça alors un nuage qui venait de chez Colette comment à tu trouver j’aime beaucoup elle est drôle ton histoire de l’autre côté de l’Atlantique bien conté je met en ligne passe une bonne journée bisous

  7. Bonjour ma Zaza

    Va où le vent t’entraîne…Dame Colette t’a rappelé…ce n’est qu’un au revoir…!
    mais où vas-tu cherché tout cela? Tu as l’imagination débordante…pour notre plaisir.
    J’ai bin aimé ce petit conte…comme disait mon ami « tu es l’écrivaine ambulante.
    Bonne journée ma douce et gros bisous
    Méline

  8. Si la photo est belle
    Qu’on m’amène le soleil
    Là grelotte le nuage
    Qui accourt à la nage
    Sur un ruisseau de pluie
    Vite se mettre à l’abri
    Dans le puits que Mâme Zaza
    Pour lui de vieilles planches libéra

    Joli
    Défi
    Réussi

    Plaisir de féline coquine :
    Miauler devant la porte du jardin
    Courir à la porte de la place
    Miauler devant la porte du jardin
    Courir à la porte de la place
    Mia ……….
    Mia ……….
    Je vais devenir chèvre je prend la tangente
    Bisous mes amies/ami et caresses

  9. Oh !!! Comme c’est gentil, que cette histoire, Zaza !!!
    Si beau, ce nuage de l’été indien et chanceux de voyager ainsi hein ! Je me serais bien faufilée dedans, tu sais ! Oui, ce n’est qu’un au revoir, en effet ! Lui et moi, sommes fin prêts à faire face à ce vent du nord qui mord nos contrées !
    Merci beaucoup, beaucoup !
    Gros becs♥ de mon Québec !!!

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