Notre amie Colette a pris la barre de la galère pour cette quinzaine, ses consignes : ICI
À partir de cette citation de Robert Houx :
« Le train quotidien va bientôt dérailler, qui veut rester dedans n’a qu’à bien s’accrocher. »
≅
En vous inspirant de ces mots, sans nécessairement les employer, écrivez un petit quelque chose, comme vous l’entendez, dans la forme littéraire qui vous plaît.
« Il va dérailler, accroche toi Zaza ! »
Je plonge ma cuillère dans cette espèce de purée orange, une texture pâteuse et molle, une compotée aigre douce à l’odeur désagréable, au goût infect.
J’enfourne la première bouchée sous l’œil attentif de Zaza qui ne peut s’empêcher de murmurer en souriant :
— « Elle est bonne, n’est-ce pas ? »
Si au moins elle avait la décence de se taire, mais non ! Je réponds pour la forme :
— « Excellente, Zaza ! »
— « Garde un peu de place pour la tarte, ajoute-t-elle en se levant avec difficulté.
Je la regarde se diriger vers la cuisine, la démarche lente et chaotique. Ses cheveux courts et grisonnants semblent trembloter au-dessus de sa silhouette ramassée. Ma moitié n’est pas méchante, loin de là… Et depuis toutes ces années, c’est presque pire : elle est envahissante… !
Je réfléchis à toute allure avant qu’elle ne revienne. M’en débarrasser. Voilà, c’est ça, il faut que je m’en débarrasse… J’entends son pas bancal traîner ses chaussons sur le carrelage de la cuisine, et puis le bruit d’un tiroir qu’on ouvre : elle cherche la pelle à tarte. Je regarde par la fenêtre : les feuilles rousses et dorées du châtaigner et du chêne tapissent la pelouse du jardin. C’est un automne pluvieux mais doux…
Dans la grande pièce de vie à l’odeur surannée, posée sur le large rebord de la fenêtre donnant sur la véranda, une grosse citrouille évidée : celle dont Zaza a utilisé la chair orange pour confectionner la mixture infecte que je viens d’avaler, ainsi que la tarte qu’elle est en train de découper dans le fond de sa cuisine.
Écœurante, elle aussi… un goût doucereux qui vire à l’aigre, et empire d’année en année. Mais pour une fois, je vais y échapper, même si je sais que ce que je m’apprête à faire n’est pas très joli…
Tout à coup, les paroles de ma mère me reviennent en mémoire :
– « Tu réagis toujours de façon exagérée, Michel ! ».
J’aimerais l’y voir, à ma place, affligée d’une épouse qui m’espionne du matin jusqu’au soir, une Zaza qui m’agrippe par la manche tous les jours pour me raconter les potins du quartier aussi insipides qu’inutiles, quand je suis devant mon ordinateur, depuis que je suis en retraite.
Oui, j’aimerais l’y voir… obligée d’ingurgiter cette mixture orange « par politesse ».
Voilà ce que ma mère m’a appris : la politesse.
Comme si ça servait à quelque chose ! J’en ai avalé, des tartes d’Halloween et des bûches de Noël, « par politesse », bu des coupes de mousseux aussi et toujours « par politesse », et je me suis marié. Oui, parfaitement : je me suis marié, car son petit nez retroussé m’avait séduit, il y a plus de trente ans ! J’entends les pas qui se rapprochent, sors en vitesse un flacon de la poche de mon pantalon.
J’hésite à peine, quelques instants, me dis en un éclair :
– « Au diable, la politesse ! ».
Les mots de ma mère martèlent ma tête, cognent mon front de plus en plus fort :
– « Tu réagis toujours de façon exagérée, Michel ! ».
En versant l’arsenic dans la tasse de Zaza, je pense qu’au fond, ma mère n’a pas tout à fait tort… !
Qu’ils sont bien croqués ces mots, bravo Zaza !!
Fiction hein, sinon ce récit glace les sangs… avec sourire, ouf… allez bon lundi, les… amoureux terribles, bises
J’ai aimé te lire et tu m’as fait sourire surtout sur la fin. Tu n’es pas morte c’est le principal. Bisous
Il en a ras le bol le pauvre homme, mais l’arsenic est de trop!
Bises
Oh le méchant! Ah non, laisse not’Zaza tranquille nonméo….quoi que…
Bisous du jour
Mireille du sablon
oUPS …
Entre le sourire, l’étonnement et ….
Bon c’est tout toi
Bravo pour ton texte
Dur dur d’avoir toujours un dragon même gentil sur le dos du matin au soir. Attention à ta potion zaza ! J’aime pas cafter mais là il y a urgence … Je crois bien qu’il a mis quelque chose de douteux dans ton verre … bises c’est extra. Heureusement que c’est pour de rire
Cela tourneboule dans ta tête mais tu as toujours les pieds sur terre, et tu es bien là pour nous faire trembler et sourire avec ta fiction psychologique…
Lui as-tu fait lire ton défi 228 ????
Et ben dis-donc, il est radical ton Michel!
Bises et belle journée
Oh ! Quelle drôle d’idée cette histoire. Tu es donc si insupportable… Oh non ! Dévouée, chaleureuse, pleine d’idées.
Bises
PS … Tu écris trop bien.
Oh ! Cette Zaza est une autre que toi et ce Michel un autre aussi, même si des ressemblances saisissantes (je crois) sont à constater. Humour et autodérision sont un bon ciment du couple ! N’empêche, elle m’intrigue cette citrouille qui pousse au meurtre. Bisous !
Tu vois à quoi mene la fièvre à 40 ? à prétendre que non seulement tu ne sais pas cuisiner et que tu es collante :-) alors que nous savons toutes que tu es adorable! Zaza il faut pas écrire des fictions sous l’effet de la fievre …ou alors c’est que tu écris trop d histoires policières !
Bisous la miss change de médecin et arrête l’auto médication…c’est une vieille grand-mère qui te le dis.
ah bravo Zaza ! une histoire bien amenée, une fin un peu brutale, certes, mais ça ne pouvait plus durer !! je suis bien sur que tu n’es pas comme ça en réalité !! bonne semaine bisous
Oh! le Michel!!!! J’espère que tu ne l’as pas bue, Zaza?…ah!ah!ah! Il est gonflé, quand même et j’ai bien ri avec ton écrit. C’est vrai, tu portes des chaussons? Gros bisous ma belle.
Jamais je n’aurais supposé une telle vilenie de la part de Michel, cet Archange !… Il sera bien avancé quand il n’aura dans son assiette que du congelé mochement brûlé et qu’il devra décrasser le plat à gratins.
Zaza, les Cabardouche tiennent à vous, buvez de l’eau du robinet !
j’adooore ! et ils sont nombreux à penser comme « Michel » hein ma Zaza mais heureusement que ça s’arrête avant de verser le flacon dans le verre !
bravo tu reviens en forme
bisous
Excellent Zaza , la fièvre a de sacrés effets sur ton imagination, là c’est sur le quotidien risque d’être pas mal chamboulé . Je ne crois pas une seconde en l’absence de tes talents culinaires .
Qu’est ce qu’il en dit Michel de ce rôle que tu lui fais endosser ?
Bon lundi
Bises
Et bien là Zaza, tu y a été fort , mais c’est comme toujours bien écrit avec cet humour (noir ce soir) que j’aime retrouver sous ta plume (d’oie bien sûr) bisous et bonne soirée MTH
… et la Zaza est toujours en vie ! Super parce que sinon, hein, là !
Qu’est ce qu’on deviendraient sans elle ???
Quelle imagination !!!
Merci beaucoup à toi !
Bises♥
Là c’est sûr que sa routine va changer ! Il emploie les grands moyens ! Bon tu en as réchappé? Hi!hi! Bisous
Oups ! Tu as eu chaud !
Biz
En voilà une façon de parler de soi, sans la moindre concession !
Je l’imagine telle autre cette Zaza !
La machine s’est substituée à moi. J’ai écrit : « Je l’imagine tout autre cette Zaza. »
Décidément… tu as des envies de meurtre, Zaza ?
Coucou ma Zaza
Holà, je rentre d’hier soir d’un WE prolongé tristounet, et voilà que tu déprimes aussi…. Snif !
Bon, après la grande surprise, j’ai éclaté de rire… Ah toi alors ! Mais petite angoisse qd même : Ne donne pas de mauvaises pensées à ton Archange, évite de lui faire lire ta prose, on ne sait jamais….. Les Hommes sont tellement influençables et pas tjrs très catholiques…. regarde l’Archange de Lumière : il a bien mal tourné ! :-)
Je t’embrasse dur