La suite des péripéties de mon père 1943-1945 … !!! 4/4

Quelle émotion !!!
Et l’affaire ne faisait que commencer.

La «Surprise», bateau éclaireur d’un convoi anglo-canadien met le cap en pleine nuit sur Sword Beach.

On n’a pas eu d’obstacle.
On voyait passer les avions…  
Elle arrive devant Sword à 7 h du matin.
Comme si c’était hier !
Le temps était très mauvais.
C’était une émotion énorme.
On a vu débarquer les chalands.
Il y a eu des combats. Ça tiraillait et il y avait l’appui aérien…
Mais les Anglais et les Canadiens n’ont pas rencontré trop de résistance.
Ils ont pu pénétrer avec beaucoup moins de perte que les Américains à Omaha !
La nuit allait être longue.
L’engagement qui paraissait probable se faisait attendre.
Peut-être quelques rappels aux « Postes de combat » dont certains pour exercice…
Au lever du jour les côtes de Normandie étaient en vue.
 

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Ils ont pu pénétrer avec beaucoup moins de perte que les Américains à Omaha !
La nuit allait être longue. L’engagement qui paraissait probable se faisait attendre. Peut-être quelques rappels aux « Postes de combat » dont certains pour exercice…
Au lever du jour les côtes de Normandie étaient en vue.

Le spectacle était grandiose.

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Mon grand étonnement vint du fait que le bateau, pourtant relativement proche des plages, ne semblait pas menacé par les réactions ennemies. Aucun avion allemand n’a été aperçu de toute la journée et les troupes anglaises pouvaient regagner le rivage sans trop de soucis.
Le retour vers les côtes britanniques ramenait un peu de sérénité.
De nombreux voyages aller-retour vers la France furent effectués au cours d’escortes de convois. Rien de fâcheux ne se passa. Plusieurs échos A.S.D.I.C (échos radar) furent exploités sans résultat, sinon des pêches de poissons miraculeuses faisant suite aux grenadages.
Un jour, il nous sembla que les E. BOOTS (vedettes lance-torpilles allemandes) attaquaient.

 « E.BOOTS » ou « SCHNELLBOOT »

La riposte était prête.
Manque de pot, les vedettes rapides étaient américaines……
Le 19 juin, la « SURPRISE » fit escale à PLYMOUTH.

 PLYMOUTH

Dans la matinée, le commis se rendit à terre pour les vivres. Il était accompagné, pour la première fois, par une délégation de l’équipage (responsable Quartier Maître Jean Yves Marie BRENNEUR) chargé d’exprimer des souhaits pour les achats.

Le choix se porta sur des fraises pour le dessert…  Les fameuses fraises …. !

Appareillage en soirée, c’était reparti pour un tour. La traversée s’effectue normalement. Le convoi arriva près de sa destination.
Une partie du Cotentin étant libérée, on parlait de descente à terre le soir même, à SAINT-VAAST-LA-HOUGUE.

Les bénéficiaires de ce premier retour en France furent désignés…. et puis…. le 20 juin, c’était la tempête.
On nous a demandé alors d’aller couler une épave devant Utah et Omaha…
C’est là que nous avons sauté sur une mine allemande.
On a eu quelques blessés et une belle voie d’eau qui sera réparée au Pays de Galles !!!

Mines marines

– « Qu’est-ce qui a bien pu s’avoir passé ?» comme aurait dit le « bidel » (appellation populaire du capitaine). 
Et voilà les soupapes de sûreté des chaudières qui crachaient de la vapeur.

Au moment de l’explosion, je me trouvais, sans bouée, en veille, dans le « nid de pie » (observatoire au point le plus haut du mât de la frégate). 

Nid de pie

Je me trouvais à 15 mètres au-dessus de la passerelle.
De la vapeur se dégageait abondamment, et je ne voyais plus la passerelle.
Je tentais tout de même de descendre, mais je remontais aussi sec, la vapeur me brûlant les mollets.
Que faire pour se sortir de cette galère ?
Pensant « jouer les Tarzan », j’essayais d’évaluer, au travers du nuage de vapeur, la distance qui me séparait des haubans.
Le bateau n’avait plus de gouvernail, nous nous trouvions par le travers, et en sautant, j’avais une chance sur deux d’attraper un hauban.
Si la frégate coulait, c’était mon seul salut.
Je pris un certain temps à la réflexion et bien m’en a pris. La vapeur se dissipait peu à peu et je commençais à distinguer des copains s’agitant sur la passerelle. Je décidais d’attendre que la vapeur se dissipe suffisamment pour redescendre de mon perchoir.
Sur la passerelle, on affirmait que c’était une mine qui avait « pété au cul » du bateau.

On envoya du monde partout pour évaluer les dégâts et les dangers.

Il n’y avait pas de signes de panique. Surtout une forte émotion, sans aucun doute…. et une peur rétroactive.
Les camarades rappelés aux postes de combat rapportèrent que les postes d’équipage avaient été mis sens dessus dessous et que les fraises achetées lors de l’escale à PLYMOUTH, maculaient les plafonds. Les premières investigations détectèrent qu’une hélice manquait à l’appel, qu’il y avait une voie d’eau sérieuse à l’arrière. Deux blessés légers étaient signalés :
– un matelot « GABIER » (homme d’équipage) qui a eu un œil « au beurre noir » contusionné par les jumelles fixes, au moyen desquelles il assurait la veille.
– moi-même, RADARISTE, en veille dans « mon nid de pie » avec des brûlures légères aux mollets.
Des équipes se succédèrent aux pompes à bras (les engins électriques ne fonctionnaient plus).
Les relèves furent fréquentes, la manœuvre des pompes étant épuisantes. On arrivait tout juste à « taler » la voie d’eau.
Une ancre fut mouillée.
La situation n’évolua pas jusqu’au soir, sinon que la mer devint de plus en plus dure.
A la tombée de la nuit, un remorqueur U.S. se présenta pour prendre en charge la frégate désemparée. L’ancre fut relevée à la main. (Presque tout l’équipage à courir vers l’arrière pour déhaler au palan).
La prise de remorque ne fut pas facile, mais le lendemain ce fut l’arrivée à PORTHMOUTH du bateau blessé supportant une gîte importante.
L’attente pendant quelques jours au mouillage précéda l’entrée au bassin de renflouage où l’importance des dégâts fut confirmée.
Le mois de juillet arriva. Un chantier de réparation fut prévu.
Et ce fut PEMBROCKE-DOCKS au Pays de Galles. 

PEMBROCKE

Le 14 juillet, le convoi se trouvait à la hauteur de LANDS END (pointe Sud-Ouest de l’Angleterre). La Fête Nationale, fut célébrée notamment par un concours de tir au revolver sur la plage arrière. La cible fut très peu endommagée.
Après un court séjour à MILFORD HAVEN, la « SURPRISE » entre au chantier de réparation.

Presque tout l’équipage fut débarqué pour être réaffecté sur la base de GREENOCK en Ecosse.
La frégate réparée reprendra du service.
Après la Manche elle sera présente en Atlantique. Elle sera à nouveau en situation périlleuse lors des opérations de la poche de ROYAN. Le retour de la « SURPRISE » eut lieu à BREST en juin 1945.
Plus tard, la « SURPRISE » devint propriété du Maroc et YACHT du ROI.

Quand je fus débarqué comme presque tous mes camarades sur la base de GREENOCK, en Ecosse, je fus réaffecté immédiatement sur la corvette « LA RENONCULE » comme radariste.

La « RENONCULE »

Cette spécialité était prisée et demandée. Ce fut ma nouvelle mission jusqu’en Septembre 1945. .
J’y retrouvais Roger LA PAGE qui s’était également évadé de la « Jeanne », et qui était notre responsable sur le camp de FORT DIX.
Contrairement à moi, Roger, maître Radio, embarqua directement sur la « Renoncule ».

Nous nous sommes donc retrouvés lors de ma nouvelle affectation.
Avec ce bâtiment, j’effectuai à nouveau des convois en accompagnant des transports de troupes.
Mes 3 ans d’engagement dans la Marine Nationale, devaient se terminer, et je ne souhaitais pas rempiler.

La France me manquait de trop, et lors d’une de mes permissions, je retrouvais mon frère, les connaissances de mon village qui avaient assisté aux derniers instants de ma mère en 1942.

Ayant aussi retrouvé mon premier amour, la belle Dédé Verbruggen, j’appris ses frasques et infidélités avec la gente allemande, ce qui me permit de ne pas renouer avec cette demoiselle « à la cuisse légère ».

Je retrouvais aussi Lina (Angélina), la cadette de la garde-barrière du passage à niveau de FOURQUEUX, celle qui nous lançaient des mottes de terre, à mon frère et moi même, lors de notre arrivée dans le village de FOURQUEUX en 1934.

Maman à l’âge de 9 ans quand elle rencontra mon papa !

Cette gamine était devenue une femme et je suis tombé sous ses charmes.
Il ne nous a pas fallu longtemps pour décider de notre destinée.
Le 17 octobre 1945, j’étais dégagé de mes obligations militaires, et le 17 novembre 1945, je convolais en juste noce avec ma Lina.

De cette union naquirent :

Désolée Catherine, tu n’avais pas encore fini de faire ton pissou…. Coquin le photographe !

Pierre –                9 juillet 1946 – Né à 7 mois et demi, il fut élevé dans du coton… Décédé d’un mélanome cancéreux le 26 mai 1986
Anne Marie –  13 avril 1952, née un jour de Pâques et conçue un 13 juillet au soir, après un retour de période militaire. Vous la connaissez sous le pseudo de Zaza.
Catherine –      17 août 1954… conçue lors d’un anniversaire de mariage bien arrosé.  
La pauvre a été diagnostiquée atteinte de sclérose en plaque, après le décès du frangin. Elle vit, tant bien que mal, en fauteuil roulant.
Franchement une sale maladie, qui est déclarée par la médecine comme non héréditaire, alors que notre grand-mère paternelle est décédée de la même maladie.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

21 réflexions sur « La suite des péripéties de mon père 1943-1945 … !!! 4/4 »

  1. Bonsoir Zaza,
    Beaucoup d’émotion à lire ce billet, dernier volet de la série.
    Quelle histoire, que la rencontre de tes parents et l’amour qu’ils vivraient ensuite.
    Je suis triste du sort que le destin aura réservé à ton frère et à ta sœur. La vie est parfois si cruelle.
    Je t’embrasse.
    Fabrice

  2. Comme le dit justement Fabrice… ton papa n’a pas connu un vie en rose, guerre et ensuite deux de ses enfants malades… la vie cruelle, oh que oui… bons baisers, jill

  3. BONJOUR !
    🌟¸¸¸. •°´ ☆ ❤️ ◆🌟
    Il est temps pour moi de faire mon petit tour du matin
    Et c’est chez toi que je m’arrête quelques minutes,
    Pour voir si t’as passé une bonne journée ensoleillée
    Heureusement qu’il y avait un petit vent.
    Et Pour te souhaiter une agréable journée
    🌟¸¸¸. •°´ ☆ ❤️ ◆🌟
    Tu sais nous offrir de l’émotion ma ZAZA
    Tendre pensée ton amie DANY

  4. formidable histoire, que de celle de la « Surprise » et de ton papa, sauter sur une mine n’a rien d’agreable, ce qui m’epate c’est que le radariste devait faire un tour de veille en haut des mats ! j’espere qu’il y avait un radariste devant les ecrans ? une toute petite remarque le « Bidel (capitaine d’Armes) est en fait l’adjudant , et fait regner l’ordre et la discipline, pas toujours bien apprécié, (le mien etait sympa !) bravo pour la petite famille, hélas bien touchée par la maladie, merci pour ce beau recit chere Zaza, grosses bises

  5. Un beau témoignage Zaza de l’engagement de ton papa
    De la vie tenant à rien pendant cette période de guerre
    Des retrouvailles parfois décevantes et de la belle rencontre
    De la naissance de la famille de Zaza
    De la vie quoi
    Bisous ma belle comment vas-tu
    Je serais en cueillette ce matin et en découverte des plantes de la Saint Jean cet après-midi
    A 5h30 ta copine miaulait si impérativement que j’ai du la laisser sortir …

  6. ☀️ Bonjour je reviens pour m’imprégner

    ❤️ La vie est un livre
    ☀️ Chaque jour une nouvelle page se tourne
    ❤️ Je te souhaite qu’elle contienne
    ☀️Tous les ingrédients du bonheur
    ❤️ Passe une très bonne journée
    ☀️ Amitié bisous de ton amie☀️

  7. C’est un vrai roman l’histoire de ton papa courageux .
    Une vie pas facile avec la guerre . Ton frère est mort bien jeune
    Ta soeur n’a pas eu de chance non plus .
    La vie n’est pas toujours tendre. Bisous

  8. Ce fut un agréable moment de découvrir cet article : grande émotion ! J’ai bien apprécié, merci pour ce bon partage ! Passe une bonne soirée. Cordiales amitiés & à +

  9. Merci beaucoup Zaza, quelle émotion en lisant ce récit de vie, les photos sont tellement « parlantes »!
    Je te sais en bien petite forme en ce moment…
    Gros bisous d’amitié!
    Mireille du sablon

  10. Très belle histoire vraie que celle de ton papa. C’est bien d’en avoir des souvenirs aussi vivaces. Quand à la rencontre entre ton papa et ta maman elle fut fort belle; Merci de ce beau partage.

    EvaJoe

  11. Bonjour Zaza
    Quelle émotion …!
    Je suis aussi une flle de la guerre et je comprends combien nos pères ont été courageux..;
    J’espère que tu vas bien ma Zaza
    Bonne journée
    Gros bisous
    Méline

  12. Je suis profondément émue ma Zaza, c’est magistral comme récit de vie!
    Je vais faire lire tes articles à Christophe car c’est une période qui le touche profondément lui aussi, quelque chose dans sa famille en résonance…
    Formidable documentation et page d’existence!
    Gros bisous et pensées d’amitié sans oublier ton Poux Ronchon
    Cendrine

  13. Bonsoir ma Zaza
    Une histoire…ton histoire à m’a remué les « tripes », elle me remue d’autant plus que je suis une enfant de la guerre, mon père était résistant, il haïssait les allemands qui lui ont refusé un laisser passer pour l’hôpital pour mon frère, cela a coûté la vie à mon frère.
    Tes parents étaient très beaux…
    Merci d’avoir si bien commenté et si bien développer ton histoire.
    J’espère que tu vas mieux ma douce
    Je te souhaite une bonne nuit
    Gros bisous à toi et à Poux Ronchon et des caresses à tes toutous
    Méline

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